Naissance du jeu vidéo : Entretien avec Will Wright

Entretien avec Will Wright

Voici les questions posées à Will Wright :

Comment avez-vous eu l’idée de Sim City?

Dans une nouvelle de science-fiction de Stanislaw Lew, le dirigeant s’était vu remettre une petite boîte à l’intérieur de laquelle se trouvait toute une civilation. Lorsqu’il manipulait des boutons, il déclenchait la fonte des neiges, le développement d’une forêt, l’expansion d’une industrie… Je désirais bâtir un jeu qui procurerait cette même sensation d’avoir un monde microscopique entier vivant à l’intérieur de votre ordinateur. C’était en partie la même attraction que celle que j’ai toujours eu avec les trains électriques.

Au début, les éditeurs de jeux ne voulaient pas le publier. Pourquoi?

Ils disaient : ce n’est pas un jeu, parce que vous ne pouvez jamais gagner ou perdre! En fait, je ne l’avais jamais totalement envisagé comme un jeu. Je voulais avoir l’impression d’un jouet ou d’un modèle qui prend vie.

Plus récemment, vous avez dépassé le succès de Sim City avec une autre simulation, Les Sims. Comment est né cet autre jeu?

En 1991, ma maison a brûlé et, avec ma famille, nous avons dû bâtir une maison en partant à zéro. Cela m’a donné un nouveau point de vue sur les choses qui nous entourent et leur nécessité relative. J’ai également été influencé par les écrits d’un architecte (Christopher Alexander, Un langage de modèles) sur l’influence de l’environnement sur notre comportement. Enfin, j’avais aussi le désir de bâtir un modèle flexible du comportement des humains dans une grande variété de situations. Tout cela combiné a donné Les Sims.

Jouer à des simulations est très attrayant. Est-ce que vous éprouvez le même plaisir à les réaliser?

Tout à fait. Lorsque j’étais jeune, j’adorais bâtir des modèles et par la suite, de petits robots. Après ma découverte des ordinateurs, j »ai réalisé que les logiciels permettaient de bâtir de tels modèles de mouvement et de comportement. Donc, fondamentalement, je fais ce que j’aimais faire lorsque j’étais enfant (bâtir des modèles). Il se trouve simplement qu’ils sont plus élaborés maintenant.